I Too Am a Refugee.

 

By; Moise Rahmani

Moise Rahmani

The world talks about pities the Palestinian refugees. They are confined to their camps, bullied and harassed by their host countries, Lebanon, Syria, Egypt, Jordan. (Kuwait expelled all its Palestinians after the Gulf War).

But there are refugees whom nobody cares about: the Jewish refugees from Arab lands. From Morocco to Yemen, almost a million Jews were expelled, leaving of their own will or forced out from their homes. The expulsion began in 1948. It went on in 1956 and 1967. I am part of the second wave.

Their goods plundered, confiscated, subject to arbitrary law, there are, I repeat, almost one million of us, and no-one, except our families and Israel, has felt concerned by our fate. Neither the UN, so quick to one-sided indignation, nor Europe, partial and always wagging its finger, or media, who appear so biased.

True, the Arabs have oil.

I am a refugee from an Arab land. Our fate has not moved a soul. Israel, in spite of its troubles, has, instead of parking them in refugee camps, taken in quite a number. It is still absorbing Jews from the former Soviet bloc another million. Other countries Britain, France, Italy and Belgium have taken in a number, among them the Jews of Egypt.

My story is not unusual. I was born an Egyptian in 1944. My Ottoman father was born in Cairo in 1908, and his father before him. Egypt did not then exist as an independent nation state. In 1922 when the Ottoman empire was dismantled, the Egyptian government passed a law granting Egyptian nationality to all those born in the Ottoman Empire and then resident in Egypt. My grandfather, a native of Damascus, benefited from this law and acquired Egyptian nationality, as did his sons.

In 1948, following the example of the Vichy government, the Egyptian government stripped all those Jews who were naturalized after 1922 of their nationality amid general indifference. At 40 my father became stateless. His mother was Italian (my great grandfather died on the island of Rhodes, then under Italian occupation) and after countless twist and turns, we became Italian too.

I don’t recall any international support, be it financial or moral. I don’t recall any protest whatsoever, not even half-hearted, neither from Europe, so quick to stir, nor from the UN. We were helped by the Jewish communities in those countries that took us in, and by Israel for those who went there.

I pity the Palestinians. Shouldn’t the Arab countries have integrated them instead of whipping them into a ferment of hatred?

I too am a refugee. Our home was sequestered, the fruits of my father’s and his father’s labors stolen, our graves defiles, our synagogues vandalized, my stamp collection snatched away. But I have turned the page; I had to. I feel no more hatred or bitterness towards those who kicked me out.

I am a refugee, but I did not teach my children to throw stones or Molotov cocktails.

Moise Rahmani

 

P.S.: Of the million Jews of Arab lands, only a few thousand are left fewer than 10.000 sometimes exposed to arbitrary rulings but more often than not tolerated and despised.

Translated from French by Lyn Julius

Je suis aussi un réfugié

Le monde parle et plaint les réfugiés palestiniens. Ceux-ci sont confinés dans des camps, en butte souvent à des brimades et des vexations des pays hôtes : Liban, Syrie, Egypte, Jordanie. (Prenons le cas du Koweit qui a chassé, au lendemain de la guerre du Golfe, tous ses habitants palestiniens).

Mais il existe des réfugiés sur le sort desquels personne ne s'est intéressé ; les réfugiés juifs des pays arabes. Du Maroc au Yémen, près d'un million de Juifs ont été chassés, de gré ou de force, de leur foyer.

Cela a commencé en 1948, a continué en 1956 et 1967. Je fais partie de ceux de la deuxième vague.

Biens spoliés, confisqués, soumis à l'arbitraire, nous sommes, je le répète, près d'un million et nul, sauf nos familles et Israël, ne s'est senti concerné par notre sort. Ni l'Onu, qui s'enflamme unilatéralement, ni l'Europe, partiale et donneuse de leçons ni les médias qui semblent si peu objectifs !.

Les Arabes, il est vrai, ont du pétrole. ....

Je suis un réfugié des pays arabes et notre destin n'a ému personne.

Israël, malgré ses difficultés, au lieu de les parquer dans des camps, en a intégré un nombre important. Elle continue à absorber d'autres Juifs des ex pays de l'Est, un autre million. D'autres états, dont la Belgique, La France, l'Italie, l'Angleterre, les USA, furent terre d'accueil de certains, dont des Juifs d'origine égyptienne.

Mon histoire est banale. Je suis né égyptien en 1944. Mon père, né au Caire en 1908 était, comme son père, ottoman. L'Egypte, en tant que nation indépendante, n'existait alors pas. En 1922, lors du démembrement de l'Empire ottoman, le gouvernement égyptien décréta une loi accordant la nationalité égyptienne à toute personne née dans l'Empire et résidant à cette date en Egypte.

Mon grand-père, natif de Damas, bénéficia de cette loi et fut naturalisé égyptien tout comme ses fils. En 1948, imitant le régime nazi de Vichy, le gouvernement égyptien destitua, dans l'indifférence générale, tous les Juifs naturalisés après 1922. Mon père devint à quarante ans apatride. Sa mère étant italienne (mon arrière grand-mère mourut à Rhodes, italienne car l'île était alors occupée par les transalpins), après maintes péripéties, nous le devînmes aussi.

Je n'ai pas souvenance d'une aide internationale quelconque, qu'elle soit financière ou morale. Je n'ai pas souvenir de protestations, ni même du bout des lèvres, ni d'une Europe si prompte à s'émouvoir, ni de l'Onu. De personne. Nous n'avons été aidé que par les communautés juives dans nos pays d'accueil et par Israël pour ceux qui s'y rendirent.

Je plains les réfugiés palestiniens. Les Etats arabes n'auraient-il pas pu les intégrer au lieu d'en faire un ferment de haine ?

Je suis aussi un réfugié ; notre maison a été prise, les fruits du labeur de mon père et du sien volés, nos tombes violées, nos synagogues et oratoires vandalisés et désacralisés, ma collection de timbres-poste arrachée. Mais j'ai tourné la page, il le faut bien et n'ai conservé ni haine ni amertume contre ceux qui m'ont chassé.

Je suis aussi un réfugié mais je n'ai pas appris à mes enfants à lancer de bombes, ni à jeter de cocktail molotov ou des pierres.

PS du million de Juifs dans les pays arabes, il n'en reste sur place que quelque milliers, moins de dix mille en butte parfois à l'arbitraire, le plus souvent souvent tolérés et méprisés.

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