© Dr Elie K Mangoubi (Ecrit le 18 Fevrier 2009)
En maillot de bain, torse nu
Bronzé par ce soleil sans
pareil
D'Alexandrie, le regard vers le ciel
Hypnotisé par le
bruit continu
Des vagues se brisant sur les rochers
Je
venais toujours seul m'asseoir
A cet endroit pour mieux voir
Le bleu infini qui stimulait mes pensées.
J’allais partir le
coeur serré
De cette terre devenue inhospitalière
Pour
poursuivre ma vie ailleurs
Je devais me désister de ma
nationalité
Pour quitter mon pays avec un laissez
Passer
sans retour. J’aurais voulu
Eviter le déracinement, peine perdue
Avec le président Nasser bien décidé
D’en finir avec les
juifs du Nil.
J’ etais attristé de laisser mes parents
Dépassés par les évènements
Et qui voulaient rester dans cette
ville
Ce pays qui jusqu’à ce jour les avait
Nourri. Je
comprenais leur tourmente
Leur désir de rester dans l’attente
De meilleurs jours, leur peur de quitter.
Résilient, je dis
adieu a ma terre natale
Mes parents, ma famille. Une page de ma
vie
Fut tournée, en me trouvant un autre nid
Dans des terres
éloignées en aval
De ce pays qui ne voulait plus de moi.
De nous juifs du Nil. J’ avais résisté
Avec courage, dignité, aux
difficultés
De ce départ forcé sans perdre ma foi.
Cinquante années vécues loin de l’Egypte
Ne m’ont pas perturbé.
Ma rconnaissance
Va à la nation américaine pour sa tolérance
Et la liberté qu’elle m’a octroyée sans dette
En me
permettant de vivre dans la sérénité
Et de m’épanouir sans
condition, moi
Le déraciné de la terre du Nil à tout jamais.